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Préservation de la cohésion sociale au Niger

La parenté à plaisanterie ou cousinage au Niger est une pratique sociale classée en 2014 par l’UNESCO, au patrimoine culturel immatériel.
Selon cette organisation, la pratique se fait entre individus, groupes et communautés ethnolinguistiques, dans le but de promouvoir la fraternité, la solidarité et la convivialité.
L’UNESCO précise que la parenté à plaisanterie est un outil de réconciliation et de pacification qui favorise la cohésion et la stabilité des familles, des groupes ethniques et des communautés. Elle est transmise de génération en génération, de manière informelle.
La « parenté à plaisanterie » est une  importante pratique sociale traditionnelle, qui se veut à la fois rempart pour la protection des valeurs culturelles et ressort pour la cohésion sociale.
Cette pratique se manifeste par des échanges de mots et de comportements qui amènent à « démontrer la supériorité d’un groupe social à un autre par la rigolade » explique Dr Barké Adamou, enseignant chercheur à l’université de Niamey.    
Les origines de la parenté à plaisanterie sont multiples mais la plus visible reste « les liens du mariage ». Elle nait entre « la jeune mariée et ses beaux-frères, ensuite entre le grand-père et ses petits-enfants et entre les belles familles avant d’embrasser les différentes communautés qui vivent dans une aire déterminée pour une vie en symbiose », explique à Anadolu Maman Sani Moumouni, conseiller pédagogique, auteur d’un livre sur la parenté à plaisanterie.
La parenté à plaisanterie est une pratique sociale de nos ancêtres  permettant  à ses disciples de s’attaquer à tous les sujets sans pour autant s’offusquer.
C’est une pratique sociale « voulue par nos ancêtres dans le but d’une  coexistence pacifique  et harmonieuse.
Pour le Dr Barké Adamou, cela va plus loin encore, il s’agit en effet de « la mise en place de relations inter et intra-communautaires pour faciliter les échanges commerciaux, professionnels et familiaux ».  
De par ses origines, la parenté à plaisanterie possède plusieurs fonctions dont la plus visible est « le défoulement ».
« Elle met deux personnes en face à face et autorise à chacune d’entre elles d’affirmer sa différence avec l’autre dans une situation de jeux », explique Dr Barké.
Il y a la fonction affinitaire entre différentes communautés et la fonction fédératrice. « C’est une sorte de thermostat qui permet d’atténuer les conflits sociaux », a poursuivi Mamane Sani Moumouni.
Sur ce plan, Dr Barké indique que pendant la rébellion armée qu’a connue le Niger en 2007, les rebelles touaregs ne rançonnaient pas les gens qui font partie de l’ethnie « zarmas » et qui sont des cousins (et qui appartiennent, eux aussi, au groupe Songhai).
Selon l’enseignant chercheur, au Niger, dix communautés ethnolinguistiques se partagent cette culture.
Afin de mettre cette tradition en valeur, le gouvernement du Niger organise chaque année depuis 2008 des manifestations culturelles, « la semaine de la parenté à plaisanterie ».

Cohésion sociale au Niger

Depuis 2010, cette manifestation s’étend sur un mois au cours duquel les primés sillonnent les différents chefs-lieux des régions.
Au-delà du Niger, la parenté à plaisanterie est aussi pratiquée dans la majorité des pays ouest africains notamment au Burkina Faso, au Mali et en Guinée.

Source : Le Sahel – Wikipédia – AA/ Niamey/ Balima Boureima